SAISON 1, ÉPISODE 3 -- celui où les flammes dévorent les ténèbres

Lorsqu’Iseabail se retourne dans son lit, son mouvement faisant bruisser les draps, Chengzhen décide d’arrêter de feindre le sommeil. Les dernières heures n’ont fait qu’amplifier sa trépidation. Venus est si près, comparé à la tourmente des dernières semaines, que sa présence en est presque palpable. Comment aurait-il pu s’endormir, alors que son âme soeur est presque à portée de main? Il a déjà été assez difficile de se plier au rôle qu’on lui a attribué, celui de l’Ombre d’Iseabail. Même s’il sait qu’objectivement, se précipiter sur les lieux et ainsi d’annoncer la présence de soldats ennemis à toutes les âmes du camp ne serait rien de moins qu’un sabotage de l’opération toute entière, il n’en a pas moins été difficile de résister.

Il n’est pas dupe, cela dit ; il sait très bien pourquoi même ici, Iseabail est toujours chargée de le garder à l’oeil. C’est après tout la première fois - à la connaissance de la famille Hastings, tout du moins - qu’il est véritablement confronté aux Cavaliers de l’Ombre. Chengzhen ne serait pas étonné d’apprendre qu’en ce moment même, il est suivi de regards inquisiteurs, à l’affût de tout signe pouvant indiquer un défaut dans sa loyauté. Rêvez toujours. Il n’est pas prêt de chanter les louanges de la famille royale, il est vrai, mais de là à couler la mission...

Lorsqu’ils se glissent hors de leurs quartiers, rien ne perturbe l’harmonie des lieux, si ce n’est que les silhouettes qui se meuvent dans l’obscurité. Certaines d’entre elles sont sans doute celles des pirates et de leurs alliés, mais Chengzhen reconnaît les autres comme celles de leurs alliés, militaires et espions camouflés en marchands, touristes et badauds en tous genre. Sans doute sont-ils déjà en train de bloquer toutes les issues possibles du camp, y compris les bâteaux que les rebelles pourraient emprunter pour s’échapper. Dans le silence le plus complet, il tire à lui les ombres qui les entourent, floutant leurs silhouettes pour se fondre dans la nuit et les rendant invisibles...tant qu’ils ne bougent pas d’un poil. Pendant ce temps, le camp des Ombres se dresse tel un monument à la limite de leur champ de vision, tout aussi silencieux.

Il se passe ce qui lui semble être une éternité avant que le signal ne soit lancé. Une partie des otages ont été rendus aux leurs ; il est temps de libérer les autres, quoi qu’il arrive. L’air marin laisse un goût salé sur le bout de sa langue lorsqu’il ouvre la bouche pour répondre à Iseabail. “Allons-y. Je pense...savoir où aller.” Il imagine ses doigts se refermant sur le lien qui l’unit à Venus, comme s’il s’agissait de quelque chose de palpable, d’un fil d’Ariane qu’il pourrait suivre jusqu’à elle. “Elle est dans une des huttes, j’en suis sûr, mais il faudrait qu’on se rapproche encore un peu.” La couverture de ténèbres qu’il a créé pour eux les accompagne alors qu’ils se mettent en mouvement, cherchant à éviter les patrouilles.

Spoiler:

Le silence. Omniprésent. Autour de lui, dans son cœur et dans sa tête. C’est comme s’il avait vécu ces derniers jours, derniers mois, coupé de toutes pensées rationnelles, de toutes émotions. Juste le silence. Empoisonnant son monde, délivrant sa gangrène inlassablement dans ses veines, tel du verre pilé. Il ne parlait plus. Ne mangeait plus. Même son ombre semblait perdu dans cet amalgame d’élucubration où la folie se mêlait avec perfection au concerto de sa raison.

Sa fantomatique présence, errant dans les couloirs de ses appartements durant ces dernières semaines, n’avaient pas aidé. Personne. Ni son géniteur, qui ne semblait pas tellement plus inquiet pour sa fille, ni son ombre. Et s’il semblait absent tout le long, il observait et écoutait attentivement. Il parlait peu, mais parlait bien. Autoritaire, vindicatif, il prenait la place qui lui était dû. Et puis, il observait le moindre changement, la moindre variation de ton, où même quoi qu’il puisse apparaître sur le visage de leur père où de toutes les personnes présentes dans leur manoir, il savait. Il voyait. Il comprenait. Et si son père avait pu penser que toutes ces années à lui enseigner les arts de la guerre, de la gouvernance et de la stratégie avait été veines pour son héritier, cet événement avait eu l’audace de remettre les pendules à l’heure. Jouer les ignorants, les personnages accessibles, il avait toujours su faire. Pour la plèbe et les apparences. C’est pourquoi il n’avait jamais été pris au sérieux auparavant. Faignant l’idiotie, parfois l’impulsivité – comme lorsqu’il avait à son tour été kidnappé – il semblait – et pour tout le monde – enfin que le prince se transformait en roi. Et s’il pouvait tout à fait se targuer de vouloir et pouvoir faire un jour tout ce "cirque" pour quiconque dans son royaume, il n’aurait jamais pu mentir à son ombre. Pour Nérissa. Elle seule. Sa moitié. Son double. L’unique. Son monde.

Il n’avait pas été question de négocier son implication dans le cortège de soldat allant à la rencontre de sa sœur et de De Luca. Il avait reçu des formations militaires intensives et avancées. Il savait se battre et ses compétences dans sa maitrise de l’eau – et du sang – étaient sans égales au pays de l'eau et des océans – en dehors de celle de sa sœur. Son ombre avait aussi décidé de le suivre. Parce qu’il s’agissait de Nerissa. Sans elle, leur trio était vide et sans raison d’être. Sans elle, leur vie ne valait clairement plus la peine d’être vécue. Alors, il était là. Sous haute surveillance, mais également prêt à en découdre. 

Et puis, elle aussi était là. Devant lui. À quelques pas à peine. Son myocarde semblait défaillir à sa vue et il n’entendait plus que les battements de ce dernier. Ses pensées s'affolaient. Il aurait tellement aimé rompre le rang et lui courir après, pour la ramener au plus vite auprès de lui, mais ce n’était plus qu’une question de temps. Quelques secondes encore à patienter avant que ce cauchemars ne cesse. Quatre pas. Et le temps semblait presque comme arrêté. De Luca était encore loin d’elle, mais elle était la priorité. Trois pas. Ils étaient tous sur le qui-vive, comme en apnée, comme si la moindre respiration de travers pouvait faire échouer ce plan qu’ils avaient mis tant de temps à mettre en place. Deux pas. De l’agitation et une certaine tension se faisaient sentir dans l’air. Comme s’il l’intensité de la situation allait tout simplement faire craquer l’ensemble du bouclier qu’ils avaient tenté d’ériger au-dessus d’eux pour se protéger de cette épée de Damoclès. Un pas. Et un signal lumineux apparaissait dans le ciel. Comme aveuglant. Transperçant la nuit. Elle ne s’était pas retournée et avait fini par intégrer le cortège. Elle était maintenant en sécurité auprès des siens. Elle s’avançait vers lui, comme si elle savait où le trouver – où bien était-ce la manière dont les soldats la laissaient passer qui la menait à lui ? « C’est terminé maintenant Néri ! » à peine avait-il le temps de terminer sa phrase qu’Alessandro avait été rattrapé par ses ravisseurs et égorgés sous les yeux ébahis de tous.

Spoiler:

Enfermée, recluse comme une vulgaire criminelle, la princesse d’Elingston n’en mène pas large. Sa peau s’est recouverte d’une couche de poussière désagréable, mais qui pourrait lui servir d’arme si seulement elle parvenait à dégager ses mains. Peine perdue, elle a déjà essayé plusieurs fois, et Liam a tenter également, en face d’elle. Ils sont assis l’un en face de l’autre depuis plusieurs jours, ils ont éplucher tous les sujets de conversations. Leurs familles, leurs mariages, leurs malheurs et leurs bonheurs. Parfois, Venus a voulu lui dire les vérités qu’elle ne peut énoncer tout haut mais elle s’est tue. Parfois, elle a eu envie de lui promettre qu’elle rayerait ce village de la carte une fois libre, mais elle s’est tue. Elle continue de faire bonne figure, ignorant ce que le Adler ferait une fois libéré.

Finalement, un bruit sourd se fait entendre au loin, et puis, des éclats de voix. Venus sent les vibrations dans la terre, ses doigts effleurant le sol autant qu’elle le peut. Elle lève la tête vers Liam, qui l’a ressenti aussi. « Ils arrivent, Liam. », l’homme hoche la tête et tente de s’approcher de la princesse. « Je vais essayer de détacher tes liens encore une fois, approche. », fait-il à son intention. Venus tente tant bien que mal de se tourner et finalement, elle sent les doigts du Adler contre ses paumes, à la recherche des noeuds. Ils ont déjà essayé ça, mais sans grande conviction, sans vraiment essayer, parce qu’ils ne savaient pas quoi faire une fois libres. Partir se battre ? Alors que Venus ne maîtrise pas assez bien leur élément ? A quoi bon ?

Voilà quelques jours que Kieran s'est rendu sur l'île de Casarosa, en grande partie pour sauver sa peau alors que les ruelles de Tivan sont devenues de moins en moins sûres pour lui. La méfiance à l'égard des Ombres n'a fait que se renforcer depuis les enlèvements, et de savoir que quelqu'un l'avait reconnu comme étant l'un des membres des Cavaliers ne le rassurait pas non plus. Alors il avait semblé plus simple de fuir, plutôt que d'attendre tel un rat d'être pris au piège. Il n'était pas certain de pouvoir faire confiance à l'âme sœur de la princesse d'Elingston après tout.

A moitié assoupi devant l'une des huttes, Kieran commence à se demander s'il n'aurait pas mieux fait de rester à Tivan. Là-bas, au moins, n'aurait-il pas eu à assurer des tours de garde comme ceux qu'on lui impose ici. Sur cette île, les journées semblent bien trop longues, et les sujets de discussion bien trop sérieux à son goût. C'est finalement un éclair lumineux, à quelques mètres de lui dans le ciel, qui le sort de son état second. La lumière serpente dans l'obscurité vers le ciel, éclairant les quelques nuages qui viennent dissimuler les étoiles. Kieran a tout juste le temps de se lever que déjà des exclamations s'élèvent de chaque côté du camp. Il ne faut que quelques secondes de plus pour que calme ambiant soit perturbé par le son de l'acier contre l'acier, des éléments qui se déchaînent et des cris étouffés des soldats. Il n'a pas besoin de plus d'informations pour comprendre que le camp est assailli par les Prodiges. Il n'en faut pas plus à Kieran pour pousser la porte de la hutte qu'il est supposé surveiller, utilisant l'obscurité pour dissimuler les traits de son visage, juste au cas où. Un rapide coup d'oeil à l'intérieur lui permet de voir que les prisonniers sont toujours tous présents et attachés. Son regard s'arrête un instant sur @Anjali Naqvi, qu'il reconnaît comme étant la jeune femme qu'il a assommé lors de la soirée à Tivan. Il aura bien le temps de s'excuser pour les désagréments un autre jour. « Ne bougez pas. Ne pensez même pas à essayer de fuir, vous êtes bien plus en sécurité ici que dehors, vu ce qui se passe. » Kieran a besoin de savoir quoi faire d'eux avant de prendre une quelconque décision. Si on lui a vaguement parlé du plan prévue en cas d'attaque, des bateaux qui leur permettront de fuir, il n'est pas certain du sort qui est destiné aux otages dans un tel scénario.

Lorsqu'il sort de la hutte, le Ke'zor attire les ombres à lui pour s'en envelopper, dans l'espoir, probablement vain, d'échapper aux soldats Prodiges. Il s'éloigne quelque peu de la hutte, dans l'espoir de trouver d'autres Cavaliers plus hauts gradés. Il ne croise que d'autres éclaireurs, qui tentent tant bien que mal de sécuriser le périmètre. Cependant, il est bien vite arrêté par une ombre vacillante qui s'avance dans l'obscurité. Il n'y a qu'un Ombre pour repérer le pouvoir d'un autre. S'il ne distingue par la ou les silhouette.s qui sont dissimulée.s dessous, Kieran sait qu'on lui reprochera plus tard s'il a laissé passer des ennemis avec autant d'aisance. Alors, abandonnant les ombres qui l'enveloppent pour se concentrer sur une autre partie de son pouvoir, il forme un mur de ténèbres juste devant la silhouette, pour leur bloquer le chemin. « Si l'objectif était de s'introduire discrètement, c'est raté. Qui êtes-vous ? »

résumé:

Elle a quitté Tivan un matin, en ne laissant qu’une poignée de personnes être au courant de ses réels faits et gestes. La décision a été prise sans hésiter un seul instant, malgré les quelques voix qui ont tenté de la convaincre de ne pas y aller. C’était peine perdue, son objectif était déjà tout tracé dans son esprit et rien ne pourrait se mettre en travers de son chemin.
Le voyage se fait dans un silence qui n’a rien d’étouffant pour Jiao; accompagnée de la capitaine de l’armée linji et de @Mikail Vidal, il a été convenu que leur déplacement se ferait dans la plus grande des discrétions. Nul doute ne doit faire surface quant à leur position précise, nul ne doit croiser son regard et la reconnaître. C’est pourquoi son apparence se fait aux antipodes de ses habitudes, méconnaissable de la tête au pieds. Le prestige laisse place à la simplicité d’une jeune femme ordinaire, comme n’importe quel individu venant sur Casarosa dans l’espoir de repartir avec quelques sous en poche contre le fruit d’un dur labeur. La perspective même de retrouver son frère, de le ramener à la maison n’accentue qu’un peu plus sa détermination à faire de cette mission un succès. Aucune autre alternative n’est acceptée, maintenant qu’elle et le reste du gouvernement s’est accordé sur la marche à suivre. Malgré tout, la lucidité ne quitte pas son esprit et c’est bien pour cela qu’elle ne peut se permettre d’omettre la possibilité de devoir s’adapter si la situation venait à se compliquer.

— Il y a du mouvement, qu’on lui chuchote à l’oreille tandis que ses prunelles se posent sur les alentours. Les pions sont placés, le reste est entre les mains de l’armée linji et elingstienne. Il n’en faut pas plus pour que l’agitation se fasse finalement ressentir et que Jiao comprenne que c’est le moment d’agir sans perdre de temps. — Notre priorité est le prince Li et Melina York, si vous vous faites repérer, agissez en conséquence, les mots de la cheffe de l’armée sont glissés avant que les quelques soldats linji qui les avaient précédemment rejoints arpentent un autre chemin, laissant leur reine avec son âme-sœur et la capitaine. — Reste près de moi, qu’elle souffle à l’encontre de Mikail. Aujourd’hui, sa proximité ne la dérange pas, le mépris qu’elle lui témoigne en temps normal ne trouve pas place sur ses traits concentrés. La raison est évidente, tout ce qui lui importe c’est de mettre en sécurité son frère, ainsi que les autres prodiges, et pour ce faire, même les compétences de Mikail trouveront leur utilité. — Allons-y, ils avancent en profitant du tumulte pour se rapprocher le plus possible avant que des Cavaliers leur tombent dessus.

tw/cw: langage cru
La nuit est longue. Scylla ne sait pas vraiment quelle heure il est, mais elle sent la fatigue arriver doucement. Elle a pourtant été entraînée à rester éveillée des heures sans sentir la moindre once d'épuisement. Cependant, cela fait plusieurs semaines qu'elle est arrivée sur cette île maudite. Elle monte la garde depuis des jours devant la hutte de quelques Prodiges de la terre, dont la célèbre Hastings. Une chose est sûre : être au contact de toute cette noblesse pourrie n'a fait qu'attiser sa haine envers eux. Scylla ne supporte plus leurs jérémiades incessantes et leurs manières déplacées.
Un éclat de lumière illumine le ciel. Scylla fronce son regard, et elle comprend. C'est alors, que du bruit se fait entendre dans la hutte. Brusquement, l'Ombre y rentre. — Si vous ne le fermez pas, l'un de vous perdra une main, compris ? Elle pousse le brun un peu plus loin et resserre les liens des Prodiges. — Un mot et je n'hésiterais pas. Scylla arque un sourcil, avant de sortir de la hutte, un air de dégoût sur le visage. Son compagnon éclaireur la fixe du regard et elle lève les yeux au ciel. — Je m'en fous qu'ils soient nobles ou importants. J'en ai marre de monter la garde comme un chien. L'homme à ses côtés fait un geste de la main, laissant tomber toutes conversations. Il ne sert à rien de résonner la gamine. — Tu me fatigues Belikova. Reste sur tes gardes, au lieu de dire de la merde. Un long soupir effleure ses lèvres. Si elle le pouvait, elle n'hésiterait pas à lui donner la leçon qu'il mérite. Mais ce n'est pas le moment pour ça.

Depuis l'éclat de lumière, Scylla n'a pas réellement entendu de bruit et c'est louche. Tout son corps est en alerte. Ses doigts entourent déjà l'épée logée dans son dos. Elle est prête à la sortir de son fourreau. — Reste ici. Il y a du mouvement, je pars en éclaireur.  — On doit res- — Tu ne comprends pas. Le plan a changé. Il se trame quelque chose. Il n'a pas le temps de lui répondre, qu'elle s'aventure déjà dans les allées du campement, masquée par les ombres. Scylla a son poignard entre les mains, prête à l'utiliser si nécessaire. Son entraînement militaire lui a été précieux. Grâce à cela, elle sait utiliser des armes blanches et se battre. Elle peut également utiliser son pouvoir dans un combat si nécessaire. L'armée d'Elingston a formé des soldats qui causeront leur propre perte. Un paradoxe qui lui arrache un sourire. Scylla compte bien prouver sa valeur ce soir, pour monter en grade au sein des Cavaliers. Elle en a assez de n'être qu'une éclaireuse.

Qui êtes-vous ? A quelques pas de la hutte, elle entend une voix interrogatrice. Scylla se rapproche furtivement et aperçoit un Cavalier érigeant un mur de ténèbres. Elle le contourne légèrement et sort de sa propre ombre. Elle use de plusieurs mouvements de mains et utilise sa lumière pour révéler l'identité de ceux qui se cachent également dans leurs ombres. Nul besoin de le faire s'ils sont de leur côté, cela lui laisse donc penser qu'ils ne le sont pas. Grâce à sa concentration, Scylla réussit et la couverture des inconnus s'effrite. Elle n'est pas sûre de les reconnaître dans la nuit. Toutefois, la grande taille de la blonde ne laisse pas longtemps place au doute. Il n'y a pas beaucoup de femmes aussi grandes à Osharea. Il est connu de tous, que la garde qui colle la Hastings a une carrure impressionnante. — Ce sont des intrus ! Scylla se met en garde, son poignard dans la main. — Comment peux-tu être un traitre à ton sang ? lance-t-elle, au brun qui accompagne la Prodige.

TW : LANGAGE GROSSIER. “Oh, fuck me,” qu'il murmure entre ses dents lorsque les ténèbres se solidifient devant eux, leur bloquant le passage. Il sent plus qu'il ne voit Iseabail se figer à ses côtés, prête à soulever le sol sous leurs pieds pour contrecarrer les plans de leur adversaire—

—dont la voix lui est familière.

Dans l'obscurité se tient Kieran Ke'zor, vaguement reconnaissable dans la lueur tremblante des torches qui flanquent les huttes. Avant que Chengzhen ne puisse ouvrir la bouche pour se faire connaître et exiger qu'il les guide jusqu'à Venus, Iseabail bouge, terriblement efficace, aveuglant le jeune homme d'un jet de pierres bien placé. Il grimace mais n'amorce pas un geste pour l'aider ou se faire connaître. Après tout, leur alliance de fortune n'est utile que loin des regards, là où ni la position de Kieran ni la sienne ne peut être compromise.

Il pose une main sur le bras de son amie avant qu’elle ne puisse le frapper une seconde fois. “Attend, j’ai besoin qu’il reste conscient.” Après tout, il est la seule personne que Chengzhen puisse peut-être qualifier d’allié dans ce camp où toutes les ombres peuvent se retourner contre eux.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il sent la fragile couverture d'ombres qui les recouvre s'effriter avant qu'il ne repère la coupable, une jeune femme au visage fin, ses traits endurcis par la colère. Une inconnue qui l'interpelle, les insultes au bord des lèvres, comme si elle savait quoi que ce soit des événements qui l'ont mené jusqu'ici. Chengzhen serre les dents, laissant retomber le peu de contrôle qu’il garde sur leur cachette avant de se retourner pour se positionner dos à dos contre Isha, une paire de dagues se matérialisant entre ses mains. “Laissez-nous passer. Je ne tiens pas à tuer des Ombres ici, seulement à récupérer une amie.”

Il parle, tente de leur faire perdre du temps, pendant qu’Iseabail se prépare sans doute à les neutraliser.

résumé: